Le dernier Super-Constellation d’Air France, immatriculé F-BGNJ, ne volera plus jamais.... Pourtant, même cloué au sol, il reste un symbole de fierté, solidement campé sur son train d’atterrissage. Lorsque l’on se tient face à cet avion monumental — 35,41 mètres de long, 37,62 mètres d’envergure, et plus de 36 tonnes à vide — on ne peut qu’être frappé par l’élégance apparente de son train principal. Comment un train d’atterrissage, si fin en comparaison de l’immensité de l’appareil, peut-il supporter un tel colosse ?
Bien que le F-BGNJ ait cessé de sillonner les airs, il nécessite encore un entretien ponctuel, rare mais indispensable. Chaque intervention est menée avec un soin méticuleux. Les quatre roues du train principal sont démontées, nettoyées, puis repeintes. Chacune est soigneusement débarrassée des impuretés susceptibles de compromettre sa structure. Les pneus, capables de supporter jusqu’à 10 bars de pression, témoignent de la robustesse nécessaire pour soutenir cet avion géant, ancré au sol.
Un autre élément clé de ces entretiens est le système de freinage hydraulique, autrefois crucial pour garantir des atterrissages en toute sécurité. Aujourd’hui, ce système n’est plus fonctionnel, faute de pression hydraulique, et les freins ne sont donc plus utilisés. Cependant, ils continuent d’être inspectés régulièrement, non pour leur usage, mais pour s'assurer que l’intégrité du train d’atterrissage — dont dépend la stabilité de l’avion — reste intacte. Même inactifs, ces freins font partie intégrante du patrimoine technique du F-BGNJ.
Lors de ces rares opérations, l’avion repose sur des vérins hydrauliques, un spectacle à la fois impressionnant et délicat. L’imposante carcasse du Super-Constellation semble alors suspendue, maintenue uniquement par ces vérins. Travailler sous une masse aussi gigantesque requiert non seulement une expertise technique, mais aussi une certaine audace! Pourtant, les passionnés qui veillent sur ce géant des airs prennent chaque intervention très au sérieux, conscients que chaque geste compte pour préserver cette machine mythique.
Ainsi, bien que le F-BGNJ ne s’élève plus vers les cieux, il conserve toute sa majesté. Grâce à ces attentions d’exception, il défie le passage du temps, immobile mais toujours fier, témoin d’une ère où les avions à hélices régnaient en maîtres absolus du ciel.